Modèles de communication et pragmatique du discours didactique – à l’appui de l’enseignement du FLE
Domeniu: Limba franceză
Autor: Ileana-Georgeta SAFTA
Data: septembrie 7th, 2025
MODÈLES DE COMMUNICATION
Il existe aujourd’hui un arrière-plan, un ensemble de théories et de modèles qui constituent un véritable patrimoine des sciences de la communication.
L’histoire des moments de référence qui marquent l’évolution des sciences de la communication s’étend sur plus de 100 ans.
Le schéma le plus simple de la structure du processus de communication a été proposé dès 1934 par Karl Bühler, dans son ouvrage Die Sprachtheorie (voir figure).
Par la suite, Roman Jakobson, s’appuyant sur le schéma de Karl Bühler, développe la structure du processus de communication en y ajoutant trois composants : code, canal, référent (voir figure).
La relation de communication se réalise ainsi : l’émetteur transmet un message dans un certain code (langage) au récepteur, qui entreprend une action de décodage du message qui lui a été transmis.
Ce message est formulé dans un code qui doit être commun aux deux partenaires en contact. Entre l’émetteur et le récepteur a lieu un transfert d’information. L’information part de l’émetteur et devient information pour le récepteur. L’émetteur comme le récepteur sont des entités orientées vers un but. L’émetteur a pour but de transmettre, le récepteur a pour but de recevoir l’information.
Entre message et code, il existe un certain écart : le message se caractérise par la cohérence, la fluidité, la clarté, étant déterminé par le lieu, le moment, l’état psychologique de l’émetteur, alors que le code est fixe, invariable, abstrait, réduit à un nombre relativement restreint de signes.
Les chercheurs J.J. Van Cuilenburg, O. Scholten et G.W. Noomen réalisent un « modèle fondamental du processus de communication » (voir figure).
Les auteurs de ce modèle précisent que l’information transmise doit être intelligible. L’émetteur doit trouver ses mots, s’exprimer. Pour se faire comprendre, oralement ou par écrit, il doit coder son message, utiliser des codes. Une fois codé, le message est transformé en signaux (y) pouvant traverser le canal vers le récepteur.
Le récepteur doit décoder le message transformé en signaux et l’interpréter (x’). La communication peut être entravée par un surplus d’information (z) ou par le bruit de fond (noise).
Ce modèle met en évidence les obstacles qui peuvent intervenir dans le processus de communication : erreurs d’encodage ou de décodage, ainsi que le bruit de fond.
BARRIÈRES DANS LA COMMUNICATION
Chaque fois que nous écrivons ou parlons, en essayant de convaincre, d’expliquer, d’influencer, d’éduquer ou d’atteindre tout autre objectif par le biais du processus de communication, nous poursuivons toujours quelques buts majeurs :
être reçus (entendus ou lus) ;
être compris ;
être acceptés ;
provoquer une réaction (un changement de comportement ou d’attitude).
Lorsque nous ne parvenons pas à atteindre l’un de ces objectifs, cela signifie que quelque chose, dans le déroulement de la communication, ne fonctionne pas correctement — autrement dit, qu’une interférence est survenue dans la transmission des messages.
Tout ce qui interfère avec le processus de communication est appelé barrière, difficulté ou, en anglais, noise.
Les barrières de communication apparaissent lorsque le récepteur du message ne le reçoit pas ou interprète de manière erronée le sens voulu par l’émetteur.
Quelques classifications des barrières dans le processus de communication :
Physiques : déficiences verbales, auditives, emplacement, lumière, température, moment de la journée, durée de la rencontre, etc.
Sémantiques : vocabulaire, grammaire, syntaxe, connotations émotionnelles de certains mots.
Déterminées par des facteurs internes :
Implicationpositive : J’apprécie Marcel, donc j’écoute ce qu’il a à dire.
Implicationnégative : Marcela a médit sur moi il y a dix ans, donc j’interprète tout ce qu’elle dit comme étant contre moi.
Peur : Je suis tellement préoccupé par ce que je vais dire ensuite que je n’entends même pas ce que dit Michel.
Présupposéssubjectifs : Tu ressembles exactement à mon oncle que je ne supporte pas, donc chaque fois que tu parles, j’entends sa voix.
Agenda caché : Dès que la classe se termine, je pourrai aller jouer au basket. « Discutons de ce sujet lors de la prochaine réunion. »
Mondesimaginaires : Nous avons tous nos « mondes imaginaires »… notre interprétation personnelle des choses et des idées… que nous protégeons soigneusement.
Autres barrières :
Différences de perception : notre manière de voir le monde est influencée par nos expériences passées, si bien que des personnes d’âges, de nationalités, de cultures, d’éducation, de professions, de sexes, de tempéraments différents, etc.
Conclusions hâtives : souvent, nous voyons ce que nous voulons voir et entendons ce que nous voulons entendre, en évitant de reconnaître la réalité elle-même. Cela peut nous conduire à ce que l’on appelle « faire en sorte que deux et deux fassent cinq ».
Stéréotypes : en apprenant constamment de nos expériences, nous risquons de traiter différentes personnes comme si elles étaient identiques : « si j’ai connu un ingénieur (ou étudiant, contremaître, vendeur, etc.), je les ai tous connus ».
Manque de connaissances : il est difficile de communiquer avec quelqu’un dont l’éducation diffère de la nôtre et dont les connaissances sur un sujet donné sont beaucoup plus limitées.
Les différences culturelles existant entre les participants à la communication peuvent générer des blocages lorsque ceux-ci appartiennent à des milieux culturels, sociaux, religieux ou organisationnels différents.
Problèmes sémantiques dus à l’usage de certains mots de manières différentes ou de mots différents de la même manière (par exemple, le mot « étiquette » peut désigner l’inscription sur un emballage, mais aussi un titre, une qualité ou le nom sous lequel une personne figure).
Difficultés d’expression : si nous avons du mal à trouver les mots pour exprimer nos idées, il faut enrichir notre vocabulaire.
Manque d’intérêt : l’une des plus grandes barrières à surmonter est le manque d’intérêt de l’interlocuteur pour le message. Il faut prévoir cette possibilité : nous sommes toujours plus intéressés par nos propres problèmes que par ceux des autres. Lorsque le manque d’intérêt est évident et compréhensible, il faut agir habilement pour orienter notre message de façon à correspondre aux intérêts et aux besoins de celui qui le reçoit.
Émotions : l’émotivité des émetteurs et des récepteurs peut également constituer une barrière. Une émotion forte est responsable du blocage quasi complet de la communication. Une méthode pour éviter ce blocage consiste à éviter de communiquer lorsque l’on est affecté par des émotions intenses. Ces états peuvent nous rendre incohérents ou modifier complètement le sens du message transmis. Toutefois, parfois, le destinataire peut être moins impressionné par une personne qui parle sans émotions ou sans enthousiasme, la jugeant ennuyeuse ; ainsi, l’émotion peut devenir une qualité.
Personnalité : ce ne sont pas seulement les différences de types de personnalités qui peuvent poser problème, mais souvent notre propre perception des personnes qui nous entourent, ce qui influence notre comportement, lequel influe à son tour sur celui de notre interlocuteur. Cette « collision de personnalités » est l’une des causes les plus fréquentes d’échec en communication. Nous ne pouvons pas toujours influencer ou changer la personnalité de l’autre, mais au moins devons-nous être prêts à nous observer nous-mêmes pour voir si un changement dans notre comportement peut générer des réactions satisfaisantes. Ce type d’auto-analyse n’est pas accepté par tout le monde et en toutes circonstances.
Chaque individu est unique par sa personnalité, sa formation, son expérience, ses aspirations — autant d’éléments qui, ensemble ou séparément, influencent la compréhension des messages.
La personnalité est considérée par les spécialistes comme le résultat de quatre facteurs :
la constitution et le tempérament du sujet ;
l’environnement physique (climat, alimentation) ;
l’environnement social (pays, famille, éducation) ;
les habitudes acquises sous l’effet des influences précédentes (mode de vie, hygiène, alimentation, etc.).
Les singularités de la personnalité génèrent des modalités différentes de communication.
Autres barrières à une communication efficace
Déficit d’écoute : L’auditeur (récepteur) est plus concentré sur ce qu’il veut répondre que sur le contenu du message qu’il reçoit.
Solution : être attentif au message reçu avant de préparer la réponse.
Jugements prématurés : L’auditeur tire des conclusions avant que l’émetteur n’ait fini son message.
Manque de clarté dans l’expression : L’émetteur exprime les messages de manière confuse ou ambiguë.
Solution : utiliser un langage clair, précis, adapté au récepteur.
Utilisation d’un langage technique ou spécialisé inadapté : L’émetteur utilise des termes que le récepteur ne comprend pas.
Solution : adapter le vocabulaire au niveau de compréhension du récepteur.
Ignorer la communication non verbale : L’émetteur ou le récepteur ne prête pas attention aux signaux non verbaux (gestes, mimiques, posture, ton de la voix).
Solution : intégrer consciemment la communication non verbale dans le processus.
Stress et fatigue : L’un des interlocuteurs (ou les deux) est trop stressé ou fatigué, ce qui diminue sa capacité de compréhension et d’expression.
Solution : choisir un moment propice à la discussion, éviter les périodes de surcharge ou d’épuisement.
Différences de style de communication : Certaines personnes préfèrent aller droit au but, d’autres utilisent de longues explications.
Solution : ajuster le style de communication en fonction du partenaire.
Manque de feedback : L’émetteur ne vérifie pas si le message a été compris correctement.
Solution : demander un retour ou reformuler le message reçu.
Attitudesdéfensives : Le récepteur interprète le message comme une critique ou une attaque, même si ce n’est pas l’intention.
Solution : formuler les messages de manière constructive et non accusatrice.
Ignorerlesdifférencesculturelles : Oublier que certains gestes, expressions ou comportements peuvent être interprétés différemment selon la culture.
Solution : se renseigner et respecter les codes culturels du partenaire de communication.
Bibliographie
Bellachhab, A., Galatanu, O.-S., & Kandeel, R. (Eds.). (2015). Discours et communicationdidactiques en FLE.
Benveniste, É. (1966/1974). Problèmes de linguistiquegénérale I & II. Paris: Bibliothèque des Sciences humaines.
Charaudeau, P. (2007). Langage et discours : éléments de sémiolinguistique. Paris: Hachette
Kerbrat-Orecchioni, C. (2005). Le discours en interaction. Paris: Armand Colin.
Moeschler, J. & Reboul, A. (1998). Pragmatique du discours. Paris: Armand Colin.
Conseil de l’Europe (2001). Cadre européencommun de référencepourleslangues. https://www.coe.int/lang-CECR
Questions de communication – revistă academică franceză, acces deschis: https://journals.openedition.org/questionsdecommunication
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